Suite aux articles d'Aurore, il était indispensable de rendre hommage à un film remarquable
qui résume à sa façon les sujets qui nous préoccupent pour le moment ici;
cycles et symboles.
"Printemps, été, automne, hivers ...et printemps"
le 9ème film de Kim Ki-Duk
nous conte les étapes de la vie d'un moine disciple et de son maître à travers cinq tableaux auxquels font écho le cycle des saisons.
Chaque saison étant ici une leçon sur la vie, un chapitre
et
chaque chapitre fournissant son enseignement.
Le film est ainsi construit sur une structure circulaire qui épouse le rytme de ces cinq saisons.
1. Le printemps est la période de l'enfance (+/-10 ans), des arbres bourgeonnants. Le temps de l'innocence menacée par de multiples dangers ...
2. L'été sera la période où s'éveille les sens, le désir amoureux (20 ans). Le feu des passions, les tentations ...
3. L'automne (30 ans) sera synonyme de 'chutte', d'égarement. L'amour se meut alors en jalousie et en mortel désir de possession et de destruction.
4. L'hivers (40 ans) marque enfin le temps de la raison et de la rédemption. L'adulte devenu sage entretient alors un long chemin expiatoire qui le conduira à la maturation spirituelle et au détachement des contingences matérielles.
5. Au printemps suivant (50 ans), on s'ouvre pour conclure à un nouveau cycle. Le disciple devenant moine maître à son tour, prêt à perpétuer les enseignements et leçon de la vie.
Le cercle est bouclé !
L'histoire
se déroule dans un monastère flottant sur un lac bordé d'arbres pittoresques et de montagnes escarpées.
Huis-clos ouvert. havre de paix ?
Domaine privilégié hors du monde, hors du temps.
C'est dans cet 'oasis' de dépouillement et de sérénité, dans cette 'toile' miroitante de beauté éternel que l'auteur nous entraîne au coeur d'un voyage initiatique. Celui d'un jeune disciple qui se verra évoluer au gré des saisons pour aboutir à sa destinée.
Ce sera dans la confrontation avec le réel (le monde de l'homme, sociétale se trouvant ici hors-champs) que notre moine disciple parviendra à accomplir son destin et à dépasser le traumatisme des blessures de l'âme pour atteindre la sérénité.
Ce film d'une beauté époustouflante travail sur la symbolique.
Saisons, paysages, couleurs, animaux, motifs divers, mouvements et actions sont ici 'langage'.
La lenteur et le minimum de dialogue nous plonge dans la contemplation et dans un questionnement sur le rythme de la vie.
Il s'agit en effet d'une méditation sur le cycle de la vie en forme
de poéme initiatique.
Tout simplement magnifique.
Castor