Elève du cours d'astrologie chez Jean-Marie Valmont, c'est l'expérience de mon évolution personnelle à travers son cours qui m'a donné envie d'écrire ce texte.
Dès le premier cours avec Jean-Marie, professeur d'astrologie, je me suis sentie personnellement heurtée en l'entendant réduire la fonction du Soleil à la volonté personnelle. En effet, je projetais dans le Soleil l'éveil tout récent de ma conscience, le « chemin vers la Lumière » que j'entreprenais dans une démarche de développement personnel.
En réduisant le Soleil à ce simple « je veux », c'est comme si Jean-Marie jetait le Soleil auquel je m'identifiais.
Par ailleurs, je n'arrêtais pas d'interrompre les cours par des questions qui pour la plupart ne concernaient pas la classe et exaspéraient certains.
Je décortiquais tout ce que disait Jean-Marie comme si chaque mot était une pièce de puzzle que j'analysais à la loupe, le tournant et le retournant dans tous les sens avant de l'intégrer à l'ensemble.
J'identifiais également Jean-Marie aux caractéristiques que je projetais dans son signe : Lion ascendant Gémeaux.
J'étais mal à l'aise avec les Gémeaux que je pensais imperméables à toute emprise émotionnelle.
Quant aux Lion, la haute opinion qu'ils semblent avoir d'eux -mêmes m'exaspérait.
Je savais bien sûr que tous les signes sont beaux mais, inconsciente de ma mauvaise foi, j'accusais intérieurement Jean-Marie d'être superficiel, manipulateur, léger et de se servir de son assurance pour masquer des faiblesses.
Un jour, Jean-Marie m'a prévenue qu'il fallait que je cesse de l'interrompre à tout bout de champ.
J'ai acquiescé mais rien n'a changé et à la fin du cours, alors que les élèves s'éloignaient, Jean-Marie s'est tourné vers moi pour me dire mes quatre vérités :
« Tu n'arrêtes pas de juger.
Tu juges les autres parce que tu es dans un ressenti de jugement permanent, tu veux être parfaite, tu ne te sens pas le droit à l'erreur, tu dois survivre, tu n'as pas du avoir beaucoup de joies et de satisfactions pour être ainsi toujours sur la défensive, toujours crispée.
Ce n'est plus possible que tu assistes au cours avec tes interruptions inutiles tu prends trop de place, tu veux monopoliser l'attention.
Tu as beaucoup de souffrance et de violence à évacuer... »
Un sentiment d'irréalité m'anesthésiait. Je me voyais avec incrédulité sur le banc des accusés. Cela paraissait d'autant plus irréel que d'autres élèves étaient toujours présentes.
J'ai songé à prendre mes affaires et à m'en aller mais une voix intérieure me disait de rester, de traverser cette épreuve.
J'ai posé calmement quelques questions, désireuse de comprendre ce que je ne comprenais pas encore et au mot « souffrance » j'ai craqué.
Dans un flot de larmes, a jaillit une souffrance qu'il m'avait été interdit d'exprimer, d'éprouver. Larmes libératoires, rires de soulagement, l'armure qui emprisonnait mes épaules venait de voler en éclats.
Je suis partie sans dessus dessous, mais légère, si légère...
Libre de ressentir à nouveau dans la douceur et la confiance, le plaisir du contact des autres.
Le soir, alors que le sommeil me gagnait, une image a surgit devant mes yeux.
Un œuf blanc de taille humaine était posé sur le sol entre la chaise qu'occupe Jean-marie au cours et la mienne.
Alors que Jean-Marie évoquait le Soleil, comme au premier cours, de minces fissures sont apparues au sommet de la coquille pour se répandre sur toute la surface de l'oeuf.
Ensuite vint le moment de l'affrontement : Jean-Marie debout à côté de sa chaise tenait dans son poing levé un maillet qu'il abaissa sur la tête de l'œuf qui s'en trouva décapité, comme un œuf à la coque.
Ce que je vis alors, témoin de la scène parmi d'autres, c'est un jeune oiseau dont la tête toute ébouriffée souriait au monde....
J'ai accepté la suggestion de Jean-Marie de prendre rendez-vous avec un thérapeute pour deux ou trois séances de thérapies brève....
Entre temps, je faisais et refaisais, sur différents thèmes, l'exercice proposé par Jean-Marie sur les rapports entre Mercure, Vénus, Mars et le Soleil. A ma grande joie, les planètes laissaient percevoir le rapport dynamique qui les unissait, le dialogue qui les animait, aisé ou difficile selon les signes qu'elles occupaient.
Les exercices auxquels je me livrais éveillaient l'intuition grâce à une méthode pratique et amusante qui débouchait rapidement sur des constatations précises.
J'étais maintenant d'autant plus motivée à faire cette thérapie brève que je m'étais privée moi-même du plaisir d'assister à la suite du cours ce qui était de l'auto sabotage.
Bien vite, le thérapeute m'a aidée à comprendre ce qui se passait.
J'avais conscience que ces derniers temps j'étais en train de rejeter tous les rôles et masques que j'avais endossés jusque là : « bonne » fille, « bonne » mère, « bonne » épouse, « bonne » employée et que je remettais en question, dans une espèce de crise d'adolescence tardive, tous ces schémas familiaux et sociaux qui étouffaient et tordaient le cou à mes désirs personnels.
Le thérapeute m'a suggéré très justement que c'est aussi « la bonne petite élève » que j'ai toujours été qui manifestait son besoin de transgression dans le cours de Jean-Marie.
Ca peut paraître évident, encore fallait-il y penser car pour moi, ça se produisait inconsciemment.
Je réalisais que ce n'avait pas été correct de ma part de ne pas respecter un cadre de travail que je m'étais engagée, moi, Amanda, à accepter en connaissance de cause.
Aussi me suis-je engagée envers Jean-Marie à écouter son cours dans un silence attentif comme un message généreux qui a d'autant plus de valeur pour moi aujourd'hui que je peux l'utiliser consciemment comme un outil de décodage et de compréhension personnels.
Au cours suivant, l'atmosphère respirait la détente.
Ce cours sur Jupiter était très novateur par rapport aux livres que j'avais lus qui se limitent traditionnellement à une vision abstraite et un peu poussiéreuse de la planète.
Alors qu'il s'agit du Père, pédagogue, enseignant, celui qui édicte les lois, les croyances qu'on a suivies et intégrées comme modes de fonctionnement !
Jupiter n'est pas une mince affaire...
J'avais effectivement intérêt à être au clair avec moi-même avant d'aborder cette planète pour éviter une nouvelle transgression tardive qui m'aurait vengée des transgressions avortées contre un père magistrat blessant et une mère enseignante obsédée par la réussite sociale .
Avec ce cours, j'ai réalisé qu'il était légitime de me forger une nouvelle identité personnelle, qu'on n'allait plus me tomber dessus pour me faire rentrer dans le rang.
J'y étais autorisée par la vie telle que je la vois maintenant.
Les mots utilisés par Jean-Marie au cours ont eu sur moi l'impact de prises de conscience permettant de refaire circuler librement les énergies anciennement bloquées des planètes.
Il y a encore du travail certes mais chaque jour s'intériorise un peu plus l'assurance que de leur point de vue mes parents avaient raison et que de mon point de vue j'ai raison aussi, m'autorisant ainsi à ne plus dépendre du jugement d'autrui.
Le cours de Jean-Marie est venu heurter mes défenses et je lui ai renvoyé comme un boomerang ce que je prenais pour des attaques brutales.
Puis, le masque social porté par fidélité familiale s'étant brisé comme une coquille d'oeuf, le cours a permis une intégration nouvelle et pacifiée des zones sensibles!